Une nuit gastronomique au Chambard

Type : Gastronomique (Hôtel 5 étoiles / Restaurant 2 étoiles au Guide Michelin)

Prix : €€€€

Rapport qualité/prix :  4/5

Romantisme :   5/5

 

Pourquoi ce restaurant ?

Encore une fois, la situation sanitaire nous a contraint de nous adapter ! À défaut de partir en vacances, faute d’hôtels ouverts avec les restrictions du couvre-feu que nous avons subi, une opportunité incroyable s’est présenté à nous : les Nuits Gastronomiques du Chambard ! Pouvoir profiter d’une nuitée dans une suite avec un repas servi comme au restaurant et un petit-déjeuner de rêve, cela relève d’une aventure, surtout par les temps qui courent. En plus, nous avions un bon cadeau à utiliser dans cette magnifique adresse pour rendre ce séjour encore plus beau ! Faut dire également que Le Chambard est très présent dans l’actualité avec ses nombreuses initiatives pour pallier à la situation. Bref, toutes les étoiles étaient alignées pour profiter un maximum de ce lieu qui nous faisait tellement rêver !

Un peu d’histoire

Le Chambard est un établissement confié aux frères Nasti en 2000. Ces derniers reprennent cette maison du XVIIIe siècle en y conservant son âme et son nom pour y apporter leur touche et le transformer en destination gastronomique. Aujourd’hui la demeure est tenue par Olivier Nasti et Patricia Nasti. De nombreuses récompenses se sont succédé au fil des années : 2004, la première étoile et puis dix années plus tard, le Guide rouge distingue la table avec une deuxième étoile. Ce n’est pas la seule consécration ! Le chef a également reçu la distinction du meilleur ouvrier de France en 2007 et les 5 toques du Gault & Millau en 2021 !

Une raison supplémentaire pour y passer non seulement un repas, mais tout un séjour : le charme inconditionnel du petit village de Kaysersberg qui a également été primé « Village préféré des Français en 2017 ».

Toutes ces récompenses qui font de cette adresse une table à renommée internationale, c’est la mise en lumière de l’Alsace dans toute sa splendeur. Le Chef n’est certes pas originaire d’Alsace (Franche-Comté), mais il n’en est pas moins devenu aujourd’hui un fervent défenseur du patrimoine et du tissu local alsacien.

Malgré ces périodes difficiles que traverse l’établissement, l’ensemble des équipes mené par Olivier Nasti ont su rebondir pour proposer de nouvelles expériences gastronomiques et continuer d’apporter de la gourmandise et du raffinement. Les nouveaux services développés sont notamment : le « drive gastronomique » pour emporter ces repas chez soi, le « chambard chez vous » avec une expérience +++ d’un chef à domicile, le food truck « hopla truck by le chambard » avec un concept 100 % locavore qui se déplace sur un rayon de 50 km autour de Kaysersberg.

Et pour finir nous allons vous présenter notre nuitée gastronomique, effectuée en mars 2021 avec la restriction des restaurants fermés et du couvre-feu. Compris dans la formule : un Tea-Time (en gros un goûter avec du salé, du sucré, et à la place de la boisson chaude, CHAMPAGNE !), le repas gastronomique à 4 plats et histoire de prendre des forces le lendemain matin un bon petit-déjeuner. Tout cela, servi dans une des suites de l’hôtel avec un majordome dédié. L’accès à la partie spa n’était malheureusement pas possibles à cause des restrictions.

Notre arrivée

Nous connaissions déjà le cœur de village découvert lors d’un marché de Noël, mais cette fois-ci, nous retrouvons Kaysersberg dans une ambiance différente et beaucoup moins animé. Les vignes aux alentours apportent aussi un charme au village et c’est juste au pied de ces vignes que s’élève la maison alsacienne dans laquelle se trouve l’hôtel. L’accueil s’est fait par le voiturier qui nous a conduits à la réception. Dès notre arrivée, nous voyons les cuisines du restaurant grâce à la grande fenêtre vitrée visible depuis le hall d’accueil. Nous sommes ensuite accompagnés par le majordome jusqu’à notre chambre. Nous étions déjà subjugués par la décoration des couloirs, un vrai labyrinthe.

Notre suite

Une décoration assez sobre, les tons clairs avec des matières comme le bois qui rappellent la nature environnante. La suite a probablement fait partie des rénovations de l’été 2020, on a l’impression d’y avoir séjourné en premier.

On y retrouve les codes des hôtels 5 étoiles tout en s’y sentant à l’aise. Nous sommes situés côté rue avec une vue sur le village sans pour autant être dérangé par le bruit.

Le couloir de la suite laisse se succéder les toilettes, un espace pour y déposer la valise, suivi de l’immense salle de bain avec baignoire à remous et douche, double vasque. Nous avons profité du couvre-feu pour profiter de la suite, passer un moment à deux et notamment profiter de la baignoire pour se relaxer.

Ensuite arrive la chambre avec un lit très confortable à une hauteur où l’Amoureuse a limite besoin d’un petit escabeau pour s’y installer, mais une fois dedans on n’en sort plus. Pour finir, l’espace à vivre où se trouvait un canapé avec deux tables basses, la table déjà dressée et le bureau. Dans les produits à disposition, nous avons aimé la proposition de gel hydroalcoolique tout en restant local en mettant en avant les produits bleu kelsch.

Notre Tea-Time

À peine arrivés que la gourmandise du Tea-Time nous a appelé. Avec les propositions salées et sucrées, il y avait de quoi ravir les papilles de l’Amoureux tout comme de l’Amoureuse. Les propositions salées étaient composées d’un croque monsieur aux truffes et d’un foie gras avec du pain d’épice. Ces mets s’accompagnaient parfaitement avec le Champagne Suenen cuvée Oiry, un blanc de blanc grand cru – extra brut situé à Cramant (un petit village que nous avions déjà visité et adoré, petite pensée pour les deux témoins de l’Amoureuse).

Passons aux pâtisseries : nous découvrons une tartelette citron meringuée, avec un bon équilibre entre le sucre et l’acidité. La gourmandise de la meringue, onctueuse, pas dans l’excès de sucre, le crémeux au citron puissant, mais doux à la fois et la pâte croustillante. Nous avons également pu déguster une tartelette façon riz au lait et chocolat, nous n’étions pas super emballé à l’énoncé de cette gourmandise, mais la surprise était là ! Nous avons adoré, entre la crème aérienne, la pâte croustillante au cacao et le croustillant du riz soufflé. C’était un vrai câlin.

Pour ce qui est de la brioche feuilletée et du cookie à la pistache, ils n’ont pas fait long feu, notre gourmandise aura parlé à nouveau.

Nous ne pouvons pas nous empêcher de comparer ce Tea-Time à celui dégusté au Meurice à Paris qui était sur le même type, champagne et divers mets sucrés et salés. Une chose est certaine, nous nous sentions beaucoup plus à l’aise dans un canapé tous les deux en amoureux pour profiter du moment.

Place à la digestion, pour nous préparer à entamer quelques heures plus tard le repas gastronomique tant attendu !

Notre repas gastronomique

Avant de démarrer le menu, nous avons eu la visite du directeur de salle Alexandre Walke qui, tout en nous mettant à l’aise pour la soirée à venir, nous a aussi donné l’impression d’une rigueur irréprochable. Il était accompagné du sommelier Jean-Baptiste Klein qui nous a proposé de quoi déguster avec les différents plats. Nous sommes assez impressionnés de son titre de Meilleur Ouvrier de France obtenu en 2019. Après un court échange nous avons opté pour un verre de vin blanc avec l’entrée et le poisson, ainsi qu’un verre de vin rouge pour accompagner la viande. Le Champagne du Tea-Time nous suivra pour les amuse-bouches et le dessert (nous n’avions pas encore vidé la bouteille, faut pas pousser…).

C’est parti pour les amuse-bouches qui nous plongent directement au cœur de l’Alsace. Le chef nous a emmené avec un cromesquis escargot et persil. Un cône carotte crème raifort et œufs de brochet, délicat tout en étant puissant en goût. Une tartelette aux asperges, esthétique et croustillante. Une pomme soufflée au Bibeleskäs, raffinée et réconfortante. Une meringue à la choucroute, légère et surprenante, et pour finir une tarte flambée déstructurée qui était à tomber. Les petits bâtons de pâtes et la poudre fumée étaient magique.

Le péché mignon de l’Amoureuse, le beurre et le pain : un Kougelopf entier en guise de pain, avec trois différentes propositions de beurre : l’avant beurre foisonné comme une chantilly, le beurre moulé au torchon et un beurre avec du sel de lave qui avait un goût fumé. Trois textures et saveurs complètement différentes.

Nous sommes prêts pour la suite, avec un produit de saison : l’asperge. Nous n’avions jamais dégusté des asperges cuisinés comme cela ! Nous devons admettre que c’était assez déroutant, car les asperges étaient grillées au barbecue et avaient un fort goût de fumé auquel nous n’étions pas habitués. Accompagnées de caviar osciètre de la maison Kaviari délicatement déposé, sans modération dans notre assiette, cet accord était juste et d’une simplicité déconcertante. Le vin qui a accompagné ce plat était un vin de Loire (Dominique Dufour – Les Aussigoings), il a amené une acidité et une fraîcheur à ce plat, très agréable.

Place au plat de poisson, mais pas que, car avec le sandre pêché dans le Rhin, se trouvait en accompagnement des cuisses de grenouilles, des escargots et œufs de truite. Une assiette pleine de surprises avec des accords et des produits assez osés, ce fut notamment une première pour l’amoureuse de déguster des escargots. Le tout se mélangeait à la perfection, le sandre était fondant à souhait et la sauce un délice, on en redemanderait.

Le chef Olivier Nasti, nous a proposé un plat encore une fois qui ne peut pas plaire à tout le monde, de l’agneau de lait des Pyrénées. Ce plat a été accompagné avec des morilles fraîches, ail des ours et asperges sauvages. L’Amoureux qui est plutôt un viandard a apprécié ce plat, avec des saveurs et des textures réconfortantes surtout cette sauce et ces morilles farcies ! Le vin proposé provenait du domaine de Montcalmès (Terrasses du Larzac).

Il a fallu trouver encore une petite place dans l’estomac avec cette orgie culinaire pour le dessert dans l’esprit d’un Kougelopf avec une fine tranche de Kougelopf craquante qui cache une crème au lait fermier et vanille bourbon. Ces saveurs lactées et vanillées sans excès de sucre jouant presque sur de l’acidité ! Ce dessert était assez complexe, mais en même temps régressif.

Pour finir, les mignardises avaient un petit rappel alsacien ! Des meringues, avec une crème légère et des myrtilles, des bonbons au gin et au Marc de Gewurtz, des chocolats proposé sur du gré des Vosges, une tartelette au fromage blanc et aux framboises. En plus, accompagnées des dernières gouttes de notre bouteille de champagne ces dernières n’étaient que meilleures.

Petit déjeuner en amoureux

Le titre petit déjeuner, devrait en réalité être renommé en brunch gastronomique. Quelle a été notre surprise en découvrant la quantité et la qualité de l’ensemble des produits proposés et dressés sur notre table ! La table aurait été presque trop petite pour tout cela.

Côté salé : nous avions indiqué la veille si nous voulions un œuf à la coque ou une omelette. Nous a été déposée, une proposition de 3 fromages dont du munster qui a ravi l’Amoureux, une coupelle avec une terrine de campagne ainsi que deux sortes de jambon, sans oublier le saumon présenté comme une rosace. Deux types de pains nous ont permis de déguster ces propositions avec un plaisir incommensurable.

Côté sucré : un Kougelhopf, des viennoiseries avec deux croissants et deux petits pains au chocolat sont venus apporter de la gourmandise, à côté de cela, nous avions miel, pâte à tartiner et surtout une confiture de la maison Ferber. Pour la petite aparté, avant de nous rendre au Chambard, nous avions déjà le coffre plein de confitures que nous avions découverts il y a quelques années ! Autant vous dire que nous avons adoré ! Le plein a été fait pour le prochain confinement en approche et continuer de nous régaler de chez nous. Une salade de fruits à tomber a apporté du peps et de la vitamine C avec le jus d’orange frais. Pour finir sur une note plus sucrée, une pana cotta aux fruits rouge est venue conclure en beauté notre brunch.

Avant de partir, nous avons eu la possibilité d’emmener des souvenirs de ce beau moment. Nous n’avons pas pu déguster le pot de confiture et le Kougelhopf tellement c’était copieux. Cette proposition faite par Leslie fontaine est un plus non-négligeable qui nous permet de partir avec les yeux encore plein de gourmandises et prolonger ce plaisir gustatif chez nous, comme un bout du Chambard à emporter.

Bilan

On ne va pas vous le cacher, il faut bien tenir pour pouvoir déguster l’ensemble des plats, du Tea-Time au petit-déjeuner, cela fait une quantité de découvertes culinaires assez impressionnantes. Nous n’avons pas réussi à tout déguster, mais avons fait notre maximum, promis !

Cette expérience a été pour nous unique, cela ne se reproduira peut-être plus et avons profité de chaque moment. Retrouver les arts de la table, le service, se laisser aller, partir à la découverte des mets et accords avec le vin a été un réel plaisir. L’Alsace a été au cœur de ce séjour, et nous avons adoré ce positionnement luxe, tout en restant sobre, très accueillant et nous mettant à l’aise.

Notre majordome a été présent pour chaque demande et a eu un timing presque parfait pour l’ensemble du séjour, c’était d’un côté très rassurant vis-à-vis du covid d’avoir le moins de contacts différents possibles et d’avoir un référent vers qui s’adresser et cette chambre que nous n’avons pas quitté.

Merci au chef d’avoir eu l’idée de cette proposition inoubliable ainsi qu’à toutes les personnes qui ont contribué à ce moment gastronomique que nous avons vécu en amoureux.

Les plus

  • Service personnalisé
  • Des moments bien définis avec des espaces approprié pour chaque moment
  • Orgie gastronomique du début jusqu’à la fin du séjour

Les moins

  • Un petit point propreté au niveau des draps du lit
  • Tarif assez élevé qui ne permet pas à tout le monde de profiter de cette expérience
  • Nous avons apporté notre propre musique à mettre en fond sonore pour qu’il y ait une petite ambiance durant notre repas en amoureux

Les liens utiles

Le chambard

Relais et chateaux

bleukelsch

Champagne Suenen

Christine Ferber

 

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