Après l’incontournable Crocodile, que nous avons découvert en 2019, une nouvelle exploration des maisons d’excellence de Cédric Moulot était au programme !
Souvenirs, Souvenirs ! Nous sommes venus dans cet établissement pour le déjeuner en 2016, en gardant un très beau souvenir.
L’élégance à la Française, c’est sûrement ce qui caractérise cette maison, ou devrait-on dire ces différents boudoirs. De véritables petits salons organisés étage par étage avec des ambiances différentes, de quoi s’y sentir comme à la maison (ou presque ^^). Récompensé pour la finesse de sa cuisine en 2014 avec une étoile au guide Michelin, un nouvel art a été insufflé en 2017 avec l’arrivée de Fabien Raux aux fourneaux tout en conservant cette étoile. Une autre raison pour découvrir la touche moderne qu’apporte le chef.
Le cadre
Rien de mieux que de réduire son empreinte écologique en arrivant au restaurant à pied et en plus sans une nuisance automobile. Un vrai plaisir que de longer le quai des Bateliers devenu piéton.
Boudoir robert de cotte
Arrivés sur place, on nous présente notre boudoir pour la soirée, ce fut le salon robert de cotte situé au rez de chaussée. Ce salon est très cosy avec différentes teintes de gris, des matériaux nobles et notamment une bibliothèque en bois très imposante accueillant des ouvrages imprimés en 1741 ! On s’y sentait bien, avec seulement 3 tables, nous étions 6 personnes à partager ce moment unique.
Petit bémol ! Etant à proximité immédiate de la porte d’entrée, l’Amoureuse a senti quelques courants d’air durant les allées et venues de la soirée.
Notre table pour la soirée en amoureux
À noter, que lors de la réservation vous pouvez choisir de vivre une expérience différente ! Celle de manger en ayant une vue imprenable sur les cuisines. Pour passer un dîner en amoureux nous avons préféré les salons qui sont plus privatifs et cosy que les tables hautes du deuxième étage. Le petit plus, vous pourrez contempler en plus des cuisines le palais des Rohan.
Notre repas
Pour le dîner, nous avions deux options de menus à découvrir, en 5 ou en 7 plats.
L’apéritif
Soir de fête pour nous, une coupe de crémant s’est imposée ! Nous avons adoré les fines bulles des perles de granit brut du vigneron alsacien indépendant Jérôme Meyer.
Pour accompagner ce premier verre, nous avons ouvert les hostilités avec trois premières bouchées :
Amuse-bouches 1
Une tarte flambée revisitée, très fraîche avec une forte note fumée qui rappelle une cuisson au feu de bois. Un cône au cumin avec une mousse au munster, pomme de terre et fromage blanc. Pour finir, le chou n’est pas en reste proposé dans une petite tartelette. Ce qui ressort de ces trois amuse-bouches, c’est le patrimoine alsacien qui est ici mis en lumière.
Amuse-bouche 2
Mais ce n’est pas tout, un deuxième amuse-bouche a suivi avec de la chair de tourteau aux œufs de truite accompagnée d’un croustillant à l’aigre-doux. Une bombe en bouche avec une très forte note iodée qui apporte de la fraîcheur. La présentation de ce plat était surprenante, en jouant sur la boîte à caviar personnalisée, tout simplement ingénieux !
Beurre
Entre deux, nous avons également pu découvrir les deux beurres qui nous ont été joliment posés sur la table : un beurre au citron confit et un deuxième au pinot noir et fleur de sel. C’était un de nos bons souvenirs, ces beurres travaillés et aromatisés apportent un vrai plus à notre repas. D’autant plus, lorsque c’est accompagné de différents pains à tomber. Mention spéciale pour la brioche feuilletée, MIAM !
L’entrée proposée au foie gras était impressionnante :
Foie gras
Une sphère avec à l’intérieur une mousse bavaroise au foie gras et un insert passion mangue. Autour, nous avions une brunoise de terrine de foie gras et mangue. Pour assaisonner le tout, une vinaigrette au café et à la passion venait rehausser le tout.
La présentation de cette assiette est stupéfiante, un vrai chef d’oeuvre. Une entrée montée comme un dessert avec un équilibre entre le salé du foie gras et le sucré avec les fruits exotiques. Notre ressenti reste tout de même mitigé concernant cette assiette, pour l’amoureuse le goût du café était trop prononcé et celui du foie gras trop effacé, mais c’est tout à fait personnel.
Riesling Vendanges Tardives
Pour accompagner ce plat, nous avons été très surpris par le vin suggéré, un Riesling Vendanges Tardives de l’année 2000 ! Un vin blanc de 20 ans d’âge, c’est assez déroutant, d’aspect très liquoreux, il ne l’est pas du tout en bouche dû à son cépage moins sucré qu’un Gewurtzaminer. Un grand cru proposé par le vigneron Albert Seltz. Coup de cœur pour cet accord mets et vin assez détonant.
Passons à la suite, avec notre plat préféré du repas :
Noix de saint-jacques
Les noix de saint-jacques dorées avec des topinambours en plusieurs textures (croustillantes et en mousseline), éclats de noisettes et une neige de cèpes pour sublimer le tout par-dessus. La noisette accentue le goût du topinambour et la sauce au vin versée au milieu du croustillant apportait la gourmandise qu’il fallait à ce plat. Nous étions unanimes sur ce plat : un équilibre parfait et un vrai régal en bouche. Le vin proposé avec ce mets était un blanc, Saint Veran 2017 (Bourgogne/Mâconnais).
Pause
Avant l’arrivée du plat de viande, nous n’avons pas eu de pause glacée, mais une proposition assez étonnante qui nous faisait penser à du « Presskopf ». Du veau, de la mayonnaise, de l’œuf, une émulsion ravigote et des cornichons. Bref, un veau sauce ravigote quoi ! Une proposition très fraîche, de quoi se mettre en bouche pour la suite !
Plat de viande
Et nous arrivons déjà sur la dernière note salée, avec un filet d’agneau de lait des Pyrénées, accompagné de carottes en royal, en pickles et en mousseline. Le plus de ce plat est indéniablement la sauce et la gelée de kimchi (à base de chou fermenté) qui vient relever toute l’assiette. Pour le vin, c’était le domaine des 4 vents qui propose un syrah qui allait à la perfection, un 100% syrah de 2018 avec une note poivrée.
Dessert à la clémentine
Nous entamons la fin du repas, avec un dessert de saison à la clémentine. Une tuile de chocolat avec un biscuit au miel surmonté d’un sorbet au fromage blanc et espuma de thym. Pour apporter encore plus de gourmandise, une sauce au thym et des tranches de clémentines fraîches. Le tout était saupoudré d’une poudre fumée. Cela donnait un caractère de sous-bois au dessert assez intéressant. Cette senteur de fumée assez prononcée, a plu à l’Amoureux et un peu déplu à l’Amoureuse, mais encore une fois, ce n’est qu’une histoire de goût !
Les mignardises
Finir en beauté, c’était clairement le cas, avec les mignardises présentées. Une tartelette au chocolat ultra croquante et moelleuse, un chou à la vanille intense et une pâte de fruit à la mûre fondante à souhait. Rien à dire, c’était gourmand, croquant !
Bilan
Une adresse toujours aussi impressionnante, avec une proposition très raffinée. Le point fort est indéniablement la présentation des plats qui donnent envie de dévorer les assiettes, pas uniquement avec les yeux, mais aussi avec nos papilles.
Sur les points où nous sommes plus mitigés, ce sont les portions. Non pas que nous avons encore eu faim au bout du repas, mais nous avons trouvé le rapport quantité/prix, pas très intéressant… Pour le prix du menu, nous aurions aimé avoir un peu plus dans nos assiettes (c’est la gourmandise qui parle !). Nous avons également été un peu refroidis par l’accueil un peu aseptisé. Lors de notre premier repas, il y a quatre ans, nous avions gardé un très bon souvenir du service, surtout très simple, où nous nous sentions à l’aise, ce qui était moins le cas lors de notre dernière expérience.
Nous rappelons que ceci ne concerne que notre ressenti et nous vous encourageons vivement d’y faire votre propre expérience !
Les plus
Le cadre du restaurant
La présentation des assiettes
Les moins
Le service un peu froid par la personne qui nous a servis